Albert, mon premier garçon, s’est pointé à l’avance, soit trois jours avant ma date prévue d’accouchement. Une belle surprise qui ne semble pas vouloir se reproduire une deuxième fois, car, au moment d’écrire ces lignes, j’en suis à 40 semaines de grossesse pile-poil et « bébé garçon » ne démontre aucun signe d’être sur le point de sortir de mon ventre.
Récemment, je me suis donc mise à rechercher des méthodes naturelles pour favoriser le déclenchement de l’accouchement en douceur et je suis tombée sur plusieurs études qui démontrent l’efficacité de certaines d’entre elles. Quelques-unes sont bien connues, d’autres moins. C’est donc en me gavant de dattes et de tisane de feuilles de framboisier que je vous fais le décompte de 7 méthodes prouvées par la science pour favoriser le début du travail en vue de l’accouchement.
D'abord...
Par fatigue ou simplement parce qu’on a hâte de lui voir la binette, il est tout à fait normal de souhaiter que bébé sorte asap lorsqu’on approche le terme de la grossesse. Moi la première! Mais il est important de savoir qu’une date prévue d’accouchement est une chose très incertaine car seulement 5 % des bébés naissent à la date prévue. Donc, pas de panique!
Si certaines femmes accouchent naturellement au cours de leur 42e semaine de grossesse, d’autres accouchent un mois d’avance d’un bébé en parfaite santé. Il est donc tout à fait normal de dépasser sa date prévue d’accouchement, même si on en a rarement envie.
Sachant cela, il peut être intéressant de commencer penser à des méthodes naturelles de favoriser le début du travail 2 à 4 semaines avant le terme. L’idée est de maximiser les chances de s’éviter de se faire provoquer de manière artificielle, ce qui peut parfois entraîner des complications.
Discutez avec votre médecin ou votre sage-femme avant d’essayer une de ces méthodes afin de garantir votre santé et celle de votre bébé. Puisque chaque grossesse est différente, seul le professionnel de santé qui a assuré votre suivi de grossesse sait ce qui est sécuritaire pour vous.
Alors, sans plus attendre, voici quelques alternatives simples et naturelles pour favoriser le début du travail pour l’accouchement.
La fameuse tisane de feuilles de framboisier
Il y a fort à parier que vous avez déjà entendu parler des célèbres feuilles de framboisiers. Très efficace au cours de la grossesse pour tonifier l’utérus, la tisane de feuilles de framboisier peut aussi aider à déclencher l’accouchement de façon naturelle. Mais attention! Dû à son effet stimulant, elle est déconseillée avant la 20e semaine de grossesse.
Pour déclencher le travail, on suggère de boire un litre de tisane quotidiennement, soit l’équivalent de quatre sachets ou d’une tasse de feuilles séchées infusées pendant au moins 20 minutes.
Manger des dattes
Voilà une idée qui me fait particulièrement plaisir, car j’adoooooore les dattes! Une étude médicale du Département obstétrique de l’Université de médecine de Jordanie, publiée en 2011 dans le très sérieux Journal of Obstetrics and Gynecology, démontre que la consommation quotidienne de dattes pendant le dernier mois de grossesse permettrait de faciliter l’accouchement et de réduire la phase des contractions. Pourquoi? Parce qu’en plus de leurs nombreuses vertus nutritionnelles, les dattes contiennent de l’ocytocine naturelle!
Dans le cadre de l’étude en question, les femmes enceintes qui ont mangé six dattes par jour au cours des quatre dernières semaines de leur grossesse ont débuté le travail actif plus dilatées que celles qui ne l’ont pas fait, et la durée de l’accouchement était aussi considérablement réduite. Les dattes renforceraient aussi l’utérus, rendant ainsi les contractions plus efficaces pendant l’accouchement.
L’huile de ricin
Bien connue, l’huile de ricin favorise la contraction des intestins, ce qui peut aussi entraîner des contractions de l’utérus. Par contre, en contractant les intestins, l’huile de ricin peut également provoquer de fortes diarrhées, et donc un certain inconfort et possiblement une déshydratation. Disons que ce n’est pas tout à fait ce que l’on souhaite en situation d’accouchement.
Si vous décidez quand même de vous risquer, parlez-en d’abord avec votre médecin ou votre sage-femme.
Un mélange d’huiles essentielles
Certaines huiles essentielles seraient très efficaces pour aider à déclencher le travail grâce à certaines molécules dites utérotoniques (qui stimulent l’utérus) qu’elles contiennent : l’eugénol et le géraniol. C’est dans l’huile essentielle de Palmarosa que l’on retrouve la forte concentration en géraniol (85 %). Quant à l’eugénol, c’est dans l’huile essentielle de Clou de girofle qu’on en retrouve le plus (85 %). C’est pourquoi on les combine souvent pour créer une synergie utérotonique.
Si ces molécules sont déconseillées pendant la grossesse, elles sont fortement recommandées pendant et après l’accouchement, où on souhaite justement stimuler les contractions de l’utérus.
SYNERGIE UTÉROTONIQUE
Ingrédients
- 15 gouttes d’huile essentielle de Palmarosa
- 15 gouttes d’huile essentielle de Clou de girofle
- 15 gouttes d’huile essentielle de Muscade
- 15 ml d’huile végétale d’Amande douce
Utilisation
Appliquez quelques gouttes et massez le bas du dos, l’abdomen et/ou le point de réflexe de l’utérus toutes les 30 minutes pendant le travail ou 3 fois par jour quand l’accouchement est imminent. Mais pas avant le terme des 40 semaines! Bébé doit profiter de tout ce que vous avez à lui offrir avant de se pointer le bout du nez. Avant de commencer l’utilisation de cette synergie, il est suggéré d’en discuter avec votre médecin ou sage-femme.
Faire l’amour!
Une étude du Royal College of Obstetricians and Gynecologists de Londres en 2001 a démontré que les femmes pouvaient déclencher leur accouchement naturellement en ayant des relations sexuelles. C’est parce que le sperme contient de la prostaglandine qui peut contribuer à la maturation et à l’amincissement du col afin de déclencher les contractions. D’ailleurs, les médecins et sages-femmes utilisent parfois un gel de maturation cervicale qui contient de la prostaglandine synthétique.
Par contre, pour déclencher le travail, il faudrait faire l’amour au moins trois par jour. L’objectif étant d’atteindre approximativement le même niveau de prostaglandine que dans les gels de maturation cervicale et ainsi maximiser les résultats.
Bon, j’avoue qu’à 40 semaines de grossesse, l’envie de rapprochements n’est pas à son top, mais sachez que toute forme d’échange d’affection, de câlins, de bisous stimule aussi la sécrétion d’ocytocine aka l’hormone de l’amour, qui, elle aussi, pourrait faire signe à bébé que c’est le moment de se pointer.
Stimuler les seins
Il est prouvé que la stimulation des seins augmente l’activité utérine en favorisant la sécrétion d’ocytocine.
Si, comme moi, vous allaitez encore un enfant en fin de grossesse, génial! Ma sage-femme m’a même conseillé d’augmenter la fréquence d’allaitement pour aider au déclenchement du travail.
Sinon, la meilleure façon de s’y prendre est d’effectuer un massage lent et régulier de la poitrine autour de l’aréole ou d’utiliser un tire-lait pour stimuler les mamelons. Il va de soi que c’est aussi une tâche tout indiquée pour votre partenaire!
Bouger!
Ce n’est pas pour rien que nos grands-mères se lançaient dans un grand ménage en règle de la maison juste avant d’accoucher!
L’activité physique modérée tout au long de la grossesse ainsi qu’à la fin aiderait à déclencher l’accouchement naturellement. Il faut quand même y aller mollo question de se garder des forces pour l’accouchement!