Lors de ma première grossesse, ma sage-femme m’avait demandé ce que je souhaitais faire avec mon placenta suite à l’accouchement. Complètement répugnée par l’idée d’en faire quoi que ce soit, je n’ai pas hésité une seconde à confirmer qu’elle pouvait en disposer.
Par contre, à ma deuxième grossesse, j’ai eu envie de jouer les cobayes. Par curiosité surtout, et pour le bénéfice du blogue, j’ai cette fois indiqué à ma sage-femme que je souhaitais conserver mon placenta. Mais pour en faire quoi?
C’est quoi au juste, le Placenta?
Le placenta est cet organe qui se forme sur la paroi de l’utérus pendant la grossesse et qui est relié au fœtus par le cordon ombilical. Il transporte l’oxygène et les nutriments contenus dans le sang de la mère vers l’enfant en développement, tout en éliminant les déchets du sang du bébé. Le placenta protège aussi le bébé contre le système immunitaire de la mère et produit des hormones qui aident à maintenir une grossesse en santé. Tous ces processus sont cruciaux pour la croissance et le développement du bébé.
Quand la mère accouche, le placenta est également délivré. Lors d’un accouchement par voie vaginale, le placenta suivra normalement le bébé après quelques minutes. Si c’est par césarienne, le placenta sera retiré pendant la chirurgie.
Alors, qu’advient-il du placenta après la naissance? Si autrefois, la plupart des hôpitaux traitaient automatiquement le placenta comme un déchet biomédical, depuis juillet 2017, il doit obligatoirement être remis aux parents qui en font la demande.
Que faire avec son placenta?
Dans certaines cultures, les familles enterrent le placenta pour honorer cet organe essentiel et célébrer la vie de leur bébé. Mais depuis quelques années, de plus en plus de nouvelles mères optent pour une pratique quelque peu controversée : la placentophagie aka consommer le placenta.
Dégoûtant? Peut-être. Mais plusieurs sont d’avis qu’il y a plusieurs bénéfices à tirer de la consommation du placenta, même si aucune étude ne le prouve vraiment.
L’encapsulation
La méthode la plus populaire de consommation de placenta — particulièrement appréciée des célébrités, dont Kim Kardashian, Jennifer Anniston, Victoria Beckham et January Jones — est l’encapsulation. Le placenta est déshydraté, moulu et placé dans une capsule, parfois avec du fenouil pour stimuler la production de lait. De nombreuses sages-femmes ou doulas offrent d’ailleurs ce service moyennant quelques centaines de dollars. Peu de temps après la naissance, les mères peuvent prendre leurs comprimés de placenta comme supplément quotidien.
Le consommer cru
Personnellement, j’aurais naturellement opté pour l’encapsulation, mais par souci économique, j’ai décidé d’y aller all out avec l’option la moins ragoûtante : manger le placenta cru, mélangé dans un smoothie. Il est aussi possible de le cuisiner et de le préparer pour un repas, mais j’étais moins tentée. Choix personnel. En cherchant un peu, on peut facilement trouver plusieurs recettes sur le web permettant de (presque) oublier qu’on y a ajouté du placenta.
Après avoir coupé et congelé le placenta en cubes de 5 cm x 5cm, il est facile d’en ajouter au mélangeur pour booster un smoothie ou un potage, pourquoi pas.
La recette de smoothie que j’ai adoptée est tirée du livre « The First Forty Days » de l’auteure américaine et fondatrice de Motherbees, Heng Ou. Il s’agit du smoothie au chocolat. Il est ô combien savoureux et ne donne aucun indice sur l’ingrédient « magique » qu’il contient. J’en prends un verre chaque matin.
Recette de Smoothie au Chocolat & Placenta
donne 1 portion
- Un morceau de placenta de 5 cm x 5cm (décongelé dans l’eau fraîche)
- 2 c. à soupe de poudre de cacao biologique
- 2 c. à soupe de beurre d’arachide ou d’amande biologique
- 1 c. à thé d’huile de noix de coco biologique
- 1 c. à soupe de miel biologique
- 1 à 2 tasses d’eau de coco biologique (selon la consistance désirée)
- Garnitures facultatives : flocons de noix de coco, baies de goji, pépites de chocolat.
Personnellement, j’aime y ajouter un peu de graines de chanvre ou de graines de lin pour augmenter la valeur nutritive et obtenir une consistance un peu plus épaisse.
Placer tous les ingrédients dans un mélangeur (idéalement un Vitamix pour une texture plus lisse). Mélanger et boire immédiatement.
Les bénéfices
Même si aucune étude ne démontre les réels bénéfices de la consommation du placenta, l’organe est reconnu pour contenir de la prostaglandine, qui aide l’utérus à se contracter après l’accouchement, et de l’ocytocine, l’hormone de l’amour, qui favorise le lien d’attachement entre la mère et son petit, tout en stimulant la lactation. Le consommer favoriserait un meilleur rétablissement de la mère, diminuerait les douleurs et saignements après l’accouchement et améliorerait l’humeur, diminuant les risques de dépression post-partum.
Si ça fonctionne? Je ne saurais trop dire. Même si ça n’avait qu’un effet placebo sur moi, j’ai quand même l’impression que le fait de consommer mon placenta m’a aidé à me remettre sur pieds et à m’adapter à ma nouvelle vie de mère de deux enfants dans les jours qui ont suivi l’accouchement. Sans compter que j’ai quand même apprécié le fait d’utiliser quelque chose que mon propre corps a créé, plutôt que de le jeter aux poubelles.